Les incontournables de l’année France-Corée : l’expo Korea Now!

Chaque année, le ministère de la culture signe un partenariat culturel avec un pays du globe. On se souvient de l’échec cuisant de l’année France-Mexique 2011, entachée par le différend diplomatique au sujet de l’affaire Florence Cassez. C’est au tour de la Corée du Sud d’être à l’honneur de l’édition 2015/2016. Occasion de fêter le 130ème anniversaire des premières relations diplomatiques entre les deux pays. Pour marquer le coup, de nombreux événements ont été prévus. Petit tour d’horizon des incontournables (expos, ciné…) en plusieurs épisodes.


 

L’exposition « Korea Now » aux Arts Décos

Du 19 septembre 2015 au 3 janvier 2016, vous pourrez assister à l’expo la plus complète dédiée à la Corée au Musée des Arts Décoratifs de Paris. L’exposition « Korea Now ! Craft, design, mode et graphisme en Corée« , comme son nom l’indique, offre un panel hétéroclite de ce qui fait de mieux en Corée.

Les organisateurs ont voulu miser gros pour cette année France-Corée avec une expo dispersée sur trois étages. Au premier, et à mon goût le plus fascinant, vous trouverez tout ce qui se rapporte au design et à l’artisanat. Mobilier moderne au travers duquel se révèle un savoir-faire ancien, broches et bijoux, et surtout de très nombreuses céramiques et porcelaines, art des plus traditionnels au pays du matin calme. On retrouve ainsi dans chaque objet, chaque création, ce penchant asiatique pour le raffinement et les formes épurées à la japonaise. C’est aussi à cet étage que se ressent le plus fidèlement la force de l’art coréen. Il est imprégné de tradition et de savoir-faire millénaire tout en suggérant des courbes épurées, délicates et éminemment modernes.

WP_20151023_021
Cliquer pour agrandir les images

WP_20151023_014

 

 

Mode

La visite se poursuit au deuxième étage. Après la grandeur et la lumière du rez de chaussée, on entre dans la pénombre d’une salle où seules les robes et costumes traditionnels sont illuminées. Là il faut se frayer un chemin dans l’obscurité parmi les groupes de jeunes filles en extase. On découvre peu à peu les différents modèles, classés par couleur. En Corée, comme partout ailleurs, les couleurs sont porteuses de valeurs et de symboles. Chacune indique une direction, on appelle cet ensemble Obangsaek. La visite démarre avec le rouge, flamboyant, il véhicule universellement les mêmes idées, passion, guerre. Le jaune ensuite, il symbolise le centre, la Terre: réussite, fierté, raffinement. Il est associé à la noblesse et à la royauté. C’est ainsi la couleur dominante des célébrations en tout genre. Plus discrets, suivent le noir (le Nord, l’eau, l’hiver et la sagesse) et le bleu ( l’Est, le bois, le printemps et la vie). Le rayon se modernise au second étage. Créations stylistiques et contemporaines, elles laissent plus pantois, mais ne manquent pas pour autant d’audace. Aussi modernes soit-elles, les créations retranscrivent toujours ce lien incassable avec les coupes traditionnelles. Jusque dans les costards, on retrouve un air de robe d’érudit tout droit venu de la dynastie Chosŏn (de 1392, et la la fin de l’empire mongol à l’invasion par le Japon en 1897).

WP_20151023_029WP_20151023_022

Graphisme

Au troisième et dernier étage de cette épopée extrême-orientale, l’exposition consacrée au graphistes coréens. A contrario des étages précédents, on remarque une cassure assez forte entre tradition et modernisme. Pour cause, l’écriture coréenne moderne, le hangeul, créé au XVe mais réhabilité que très récemment pour marquer la scission avec l’empire chinois dont l’écriture traditionnelle s’imposait jusqu’alors. Ainsi, les caractères coréens ne sont inspirés ni des idéogrammes ni d’un alphabet occidental. Il s’agit d’une sorte de code graphique, où chaque trait est associé à un son.

hangul01-1

Largement influencé par cette écriture épurée et visuellement percutante, l’art graphique coréen se veut très moderne et inventif. L’exposition nous dévoile ainsi l’évolution de cet art relativement jeune mais très mûr au fil des posters et autres affiches.

Trois exemples parmi des dizaines et des dizaines (excusez la qualité et luminosité…):

WP_20151023_005 WP_20151023_034  WP_20151023_036

Bon à savoir

 

Exposition à voir jusqu’au au 3 janvier 2016 au Musée des Arts Décoratifs de Paris, 107, rue de Rivoli. Métro Palais Royal, Tuileries ou Pyramides.

Tarifs : Gratuit pour les -26 ans, tarif réduit 8.50 euros, plein tarif 11 euros.

Emile Marzolf