Année France-Corée : focus sur le cinéma Sud-Coréen

A l’occasion de l’année France-Corée 2015/2016, le 10ème festival du cinéma Coréen se tiendra à Paris du 27 octobre au 3 novembre au Publicis des Champs-Elysées. Dans le même temps, le Forum des Images organise son propre festival « Séoul Hypnotique » jusqu’au 1er novembre. La qualité du cinéma sud-coréen n’est plus à démontrer tant il a fait ses preuves par le passé mais pour vous prouver ma bonne foi, voici ma sélection personnelle des meilleurs films coréens. La liste est constituée de films que j’ai aimés, et donc évidemment vus.

Park Chan Wook

Derrière ce patronyme des plus communs en Corée se cache un illustre maître du cinéma asiatique. La liste de ses « chefs d’œuvre » est longue. A commencer par Old Boy, le premier de ses films que j’ai pu voir et second film d’une sorte de trilogie de la vengeance (Sympathy for Mister Vengeance et Lady Vengeance). Thriller noir, cru et violent. Il raconte un homme séquestré des années durant par un des barons de la mafia locale. A sa libération, et comme dans la majorité des films coréens, c’est un personnage brisé, décomposé, et déshumanisé, qui va tout faire pour obtenir sa vengeance. Si le scénario peut laisser perplexe tant il est basique et déjà vu, aucun récit de vengeance ne m’avait à ce point séduit. Servi par une bande originale grandiose, le film vous emporte à bras le corps dans une quête de vengeance perdue d’avance.

A suivi, Thirst ceci est mon sang, où le réalisateur revisite avec malice le genre vampirique dans une histoire d’amour impossible et très cocasse. Puis, un détour raté par Hollywood avec Stoker, sorte de thriller Burtonesque qui n’a pas rassemblé les foules, mais que je n’ai pas eu l’occasion de voir.

Plus récemment, il nous a émerveillé avec son documentaire « Bitter, Sweet, Seoul » monté en compilant les vidéos réalisées et envoyées par les habitants de la capitale. En ressort un étrange mais très entraînant voyage au cœur de la ville, comme elle semble se vivre vraiment. Bien éloigné des images prémâchées de la K-Pop et de la ville ultra-moderne qu’il nous est souvent donné de voir, le film se termine sans qu’on ait pu voir le temps passer (une heure tout de même de petits moments de grâce, d’intimité et d’exploration citadine).

Bande-annonce du film, le visionnage complet est gratuit et accessible ici.


 

Kim Jee Woon

Un autre auteur à succès du cinéma coréen. Celui-ci s’illustre d’autant plus qu’il varie les plaisirs en abordant plusieurs genres.

De la comédie burlesque avec Le bon, la brute et le cinglé, remake du film culte de Sergio Leone à la sauce coréenne. Une action à couper le souffle et des scènes à pleurer de rire, servies par une bande-son entraînante qui revisite la musique de western à la mode pop.

Du thriller à la Park-Chan Wook avec J’ai rencontré le Diable, course poursuite infernale entre un tueur en série et son limier, le mari d’une de ses victimes. Le réalisateur met en scène un jeu du chat et de la souris diabolique, à la limite de la perversion, et risible par moments ( cf, la scène du tournevis). Âmes sensibles s’abstenir même si c’est dans ce genre de film que se fait le mieux sentir « l’humour noir coréen », cynique et impertinent.

A bittersweet life, saura satisfaire les amateurs de thriller noir moins violent, cynique et gore. Mêlant histoire de mafieux, de vengeance et presque d’amour, le film brosse un brillant portrait du personnage principal, Sun Woo, chargé de surveiller la petite-amie de son chef de gang.

 

BonG Joon-Ho

Et on termine avec mon petit préféré. Boon Joon-Ho est l’auteur le plus surprenant et le plus habile du cinéma coréen actuel. Encore plus que Kim Jee-Woon, Joon-Ho sait varier les genres avec une adresse sans pareil.

Le premier thriller coréen que j’ai vu et qui a entre autres éveillé mon intérêt pour ce cinéma, c’est son second film Memories Of Murder. Mais mes souvenirs sont très flous, tant le genre a été maintes fois repris.

Révélé au grand (moyen) public par le film catastrophe The Host, le coréen est l’un des rares à ne pas s’être enfoncé dans la niche du thriller noir. The Host est à ce titre son film le plus réussi. Dans ce même long-métrage, l’humour, le cynisme, le tragique, l’action et même le fantastique sont mobilisés pour dérouler son récit. Subtil mélange des genres, The Host, ne décevra aucun amateur d’un genre en particulier et saura réconcilier les amateurs de film catastrophe avec le fantastique et l’humour noir et vice-versa.

Après cela, l’auteur est également passé par le dramatique avec le très beau Mother. Prenant place dans une petite ville, le film raconte  l’histoire d’une mère dont le fils se voit accusé du meurtre d’une jeune fille. La veuve va tout faire pour prouver l’innocence de son fils unique qui constitue son seul appui, son seul combat.

Mais le plus grand signe de sa virtuosité, c’est son passage réussi par Hollywood avec Snowpiercer, film d’anticipation adapté de la B-D Le Transperce-neige. Ici tout est au rendez-vous, un scénario béton, de l’action, du suspense et un casting malin avec un Chris Evans -Captain America- nouveau, une Tilda Swinton éxécrable tant elle tient bien son rôle et un Song Kang-Ho toujours aussi toqué (The Host, Le Bon, la brute et le cinglé, et dans la quasi totalité des films de Park Chan-Wook).

Pour prolonger le plaisir:

Action, thriller, vengeance :

The Chaser, The Murderer, No Mercy, My Sassy Girl, Lady Vengeance, Sympathy for Mister Vengeance, Monster Boy, The Last Day.

Dramatique, comédie, vie quotidienne etc:

Breatheless, Poetry, The Housemaid (remake du grand classique), Castaway on the Moon, Suneung, Save The Green Planet!, A Cappella.

 

Emile Marzolf

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